Il a été très surprenant pour moi de voir des chiens en liberté dans un milieu universitaire. Le domaine est pourtant clôturé. Mon plus grand étonnement était assurément de constater que tous les élèves n’y prêtaient qu’une attention somme toute modeste. Ils allaient et venaient dans les halls, les escaliers, les allées, et passaient à côté d’eux de la manière la plus naturelle qu’il soit. Qu’ils soient avachis en haut d’un escalier ou bien largement étendu en plein milieu du hall principal, les deux chiens faisaient partie du décor et personne n’avait l’air de s’en plaindre. Après avoir questionné quelques élèves, je me suis vite aperçue que la plupart d’entre eux les connaissaient bien, jusqu’à leurs noms.
J’ai pu interviewer un des gardiens qui surveillaient la fac. Il m’a longuement expliqué que ces chiens appartenaient à l’établissement. Ils travaillaient avec eux. Ils les aidaient à la surveillance des lieux, en particulier pendant la nuit. Ils étaient capables de reconnaître des personnes qui n’avaient rien à faire ici. Par exemple, si un gardien d’une autre fac ou un individu un peu étrange commençait à s’aventurer dans les parages, ils leur aboyaient dessus, pouvant aller jusqu’à les mordre. En revanche, ils connaissaient la majorité des étudiants et savaient déterminer si on venait là pour étudier ou pour chercher des noises. J’avoue qu’à prime abord, cela me paraissait bien étonnant. Il y avait quand même beaucoup de monde. Mais le gardien avait l’air si sûr de lui que je finis par le croire. Devant mon étonnement, il a même demandé à son collègue assis un peu plus loin de confirmer ses dires. J’ai donc examiné pendant de longues minutes l’attitude d’un des deux chiens qui se trouvait devant moi, allongé au beau milieu du hall. Les étudiants le contournaient tranquillement, sans aucun signe de mépris ou d’agacement. Certains même portaient sur lui un regard bienveillant.
En échange de leur aide, les gardiens les nourrissent, les soignent et vont même jusqu’à les laver fréquemment. Apparemment, ce fonctionnement est présent dans différentes facultés du parc universitaire de Caracas. Pas besoin de collier et encore moins de muselière, ils sont tout à fait pacifistes. A condition de n’avoir que de bonnes intentions, bien sûr. L’un d’eux aurait 14 ans ! Et je dois dire qu’il se portait comme un charme. Je n’ai donc pas douté du bon traitement que leur prodiguaient ces gardiens.
J’ai été très contente de voir à quel point une bonne entente pouvait s’établir entre des hommes et des animaux. Ce qui me satisfaisait encore plus, c’était de voir que ces chiens étaient en totale liberté, sans être attachés, sans laisse, sans collier, sans muselière. Ils avaient l’air très heureux. Cela pouvait donc fonctionner… ! J’en avais la preuve sous les yeux !
C’est une bonne expérience ces chiens gardiens de la FAC et pourquoi pas essayer cela dans d’autres pays.