Une femme en voyage

Les articles présentés ici porteront sur les conditions de voyage d’une femme qui sont, par définition, différentes de celles d’un homme. Ils décriront également la condition de la femme en voyage, là encore très différente de celle d’un homme.

silhouette femme voyage

29 juin 2013

Un sac de fille

Quand je partais en vacances, ma valise était toujours dix fois trop chargée. Mais je pensais que j’allais avoir besoin de choses pour le soleil, pour la pluie, pour le froid, pour le chaud, une trousse à pharmacie, mes affaires de fille, mon appareil photo et tout ce qui va avec. J’avais beau essayer de réduire, ma valise était toujours plus lourde que celle de mon frère ! Mais pour mon tour du monde, je m’étais dit que cette fois-ci, j’allais trouver le moyen de réduire le contenu un maximum. J’ai réduis comme je pouvais mais je partais pour deux ans, seule, alternant les pays froids comme les pays chauds. Quand j’ai bouclé mon sac, il était un peu plus lourd que ce que j’avais prévu, sans surprise !

Un mari parfait qui m’attend indéfiniment

Pour ne pas être embêtée par les mâles incontrôlables de cette planète, une amie m’a donnée une bonne idée et je l’ai suivie. Je me suis trouvée une alliance : d’abord en France, un cercle de cuivre de plomberie payé 2,30 euros avec un deuxième de secours, trouvés chez Brico ; puis une alliance un peu plus jolie achetée sur le marché de Santa Marta en Colombie à 50 cents avec gravé à l’intérieur « WYS 2013 »). Je la porte tous les jours. Depuis que j’ai commencé mon voyage en Amérique du Sud, il est très fréquent que l’on me demande : « casada o soltera ? » (« mariée ou célibataire? »).  Et là je leur réponds toujours la même chose : casada. Et souvent ils sont très curieux et veulent en savoir plus, alors je leur raconte l’histoire que je me suis inventée. Au début de mon voyage, c’était pas tout à fait ça et comme je ne m’étais rien construit de solide, il y avait parfois des incohérences. Maintenant, l’histoire est bien rodée et ma vie de couple nage dans le bonheur ! Bien évidemment, mon mari est parfait : beau, intelligent, fort, drôle, d’une grande gentillesse, généreux, honnête, il m’aime passionnément et je l’aime passionnément. Un couple équilibré et sans histoire qui vivra heureux jusqu’à la fin des temps ! Il adore les enfants. Nous en voulons d’ailleurs plusieurs. Il travaille tout comme moi avec les animaux. Il les adore aussi. Lui aussi est vegan. Il s’appelle Rémi (ne me demandez pas pourquoi, je n’en sais rien, peut-être parce que c’est un prénom facile à prononcer dans la plupart des pays). Il a deux ans de plus que moi. Il est français (détail important car ils veulent toujours savoir si c’est quelqu’un de leur pays !). Ca fait trois ans que nous nous connaissons. Nous nous sommes rencontrés au travail. Ca fait beaucoup d’informations n’est-ce pas ? Quand je vous disais que les gens étaient curieux ! Voilà, c’est en gros ce que je dois raconter à chaque interrogatoire ! Une seule variable cependant, Rémi a toujours une longueur d’avance sur moi. Il m’attend toujours dans la ville suivante ou dans la capitale du pays (il devait s’y rendre pour un rendez-vous professionnel très important). Je dois le rejoindre dans une petite semaine et nous continuons la route ensemble. Tout cela peut paraître un peu ridicule, je vous l’accorde, mais je peux vous dire que cela m’a permis de me sortir de situation de « grosse drague » à bien des reprises. Je le vois dès ma réponse, quand je leur dis « casada », leur attitude change immédiatement. Sachant également qu’il n’est jamais bien loin, ils sont tout de suite moins entreprenants. Quelques questions subsistent cependant de la part des femmes comme des hommes : comment ce fait-il que je n’ai toujours pas d’enfant à mon âge ? Quand je leur réponds qu’avec le voyage ce n’est pas facile et qu’on en fera dès notre retour, ils sont tout de suite plus rassurés. Dans la plupart des pays que je traverse, les gens font des enfants très jeunes, voire très très jeunes. Rares sont ceux qui ont dépassé la trentaine et qui n’en ont pas. Une dernière chose : ce mari imaginaire a la bonne idée de disparaître lorsque je préfère être célibataire… c’est pratique, je n’ai juste qu’à enlever mon alliance ! 😉

Première place dans les bus équatoriens

Je n’ai jamais réussi à connaître vraiment la raison exacte, mais lorsque j’ai voyagé en Equateur, à chaque fois que j’ai pris le bus, j’ai eu le droit à l’une des premières places à l’avant. Je prenais parfois mon billet à la dernière minute et des personnes avaient réservé le leur bien avant. Mais dans ce cas-ci, j’avais la réservation de l’un des sièges avant. Je me suis dit qu’il le réservait peut-être pour les filles seules ou même pour les touristes seules. Puis, j’ai pensé que les équatoriens ne souhaitaient pas prendre les sièges avant peut-être par superstition et par peur d’un accident. Au jour d’aujourd’hui, je ne le sais toujours pas, mais toujours est-il que moi qui suis malade dans les transports et bien cela m’a bien arrangé !